jeudi 7 juin 2007

Comment Sauver de la Ruine ?

En août de cette année, j'avais été marqué par la Rue Vieille, à Aubusson, qui pourrait être une petite merveille, et m'interrogeais déjà à propos du contraste entre le potentiel des maisons visibles en Creuse avec leur apparent abandon.

A l'heure où la campagne des législatives bat son plein avec des échanges vides de sens, desquels je me tiens éloigné, et alors que nous aborderons bientôt celle des municipales, on peut s'interroger sur ce que peuvent ou pourraient faire les hommes politiques pour sauver ce patrimoine qui honore les maçons Creusois. Hommes politiques, vous dont les arguments délaissent totalement cette question, qu'en pensez-vous ?

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samedi 19 mai 2007

François Têtevide, Tenryu et Lao-Tseu

Dans les commentaires à ce billet, je me suis quelque peu accroché avec François Têtevide, qui m'a alors conseillé de méditer sur quelques citations bien martelées de Lao-Tseu.

La sagesse par pièces rapportées, selon mon expérience, s'intègre bien mal, et ne sert que d'arguments, alors que la sagesse est désintéressée. Plutôt, je préfère m'en remettre à mon propre sentiment, ou à la sagesse émanant d'une source proche, ordinaire.

Mon propre sentiment, c'est que mon agressivité de cette dernière période témoigne d'une agitation inutile, de sorte que sans stabilité, mon esprit bondit sur des attitudes que je trouve infondées après-coup. Cette première constatation me pousse donc justement à me poser un peu plus dans ma vie quotidienne, et à apprivoiser l'étalon débridé de mon esprit.

Pour ce qui est de la sagesse proche et ordinaire, je m'en remets à ceci : un ami d'Aubusson me disait récemment qu'on a souvent tort de concevoir des émotions vis-à-vis des attitudes d'autrui qui nous semblent insuffisantes, dénuées de courage, d'humanité ou simplement de pertinence. Car, disait-il, nous ne le voyons pas, mais ce que les autres nous offrent est peut-être déjà énorme, et en exigeant d'eux plus ou mieux, nous détruisons justement ce qui nous est offert.

Ainsi, François était venu discuter sur ce blog, et même s'il l'a fait d'une manière qui ne m'a pas plu, il m'offrait déjà beaucoup, ce que je n'ai pas su recevoir. Qu'il ne soit donc pas offusqué, l'épisode a au moins eu l'avantage de me faire pondérer les choses, à un moment où j'en avais besoin.

De plus, quand je considère le fracas avec lequel je suis arrivé sur le blog de Jean-Noël pour faire des remarques et des critiques dures sur Aubusson, je vois que mon attitude n'avait rien à envier, ni en désagréable ni en agressivité, à la sienne.

Nous sommes des miroirs les uns pour les autres, et au-delà des idées et des cultures qui nous opposent, nous pouvons nous servir des pailles que nous voyons dans les yeux d'autrui pour repérer les poutres dans les nôtres.

Jean-Noël et Tenryu

Suite à mon commentaire sur le blog anti-Auclair, où je reprenais hors contexte une citation de Jean-Noël, il y a eu fâcherie. Conscient de mon erreur, je l'ai appelé le soir, pour réparer, et la discussion s'est non seulement bien passée, mais de plus j'ai appris quelques petites choses sur le contraste entre mon attitude et l'esprit creusois en général.

Je pensais depuis lors faire un billet là-dessus, et quand j'ai vu cette chenille hier après-midi, je me suis dit : "Ah, c'est une photo d'elle qu'il me faut pour ce billet" (j'espère que je ne vais pas encore fâcher).

J'ai commencé à développer quelques points étant apparus dans nos divers échanges, mais j'ai trouvé ça long et fatiguant, donc je laisse ce travail à plus tard. Je reviens quand même sur le sujet pour dire que j'ai eu tort de citer Jean-Noël, à propos des Anglais, premièrement parce que ça l'assimilait à M. Auclair, deuxièmement parce qu'il n'est pas xénophobe (on a eu une discussion à ce propos), et enfin (c'est le plus important), parce que je l'ai blessé, ce qui n'était pas dans mon intention.

Voilà voilà, j'espère que Jean-Noël acceptera mes excuses.

vendredi 23 mars 2007

A Aubusson, une nouvelle fermeture menace

Je ne saurais en dire de trop, mais de source sûre, aujourd'hui le préfet et le sous-préfet se réunissent à Aubusson, pour examiner ce qui pourrait éviter la fermeture de l'cole des beaux-arts, qui ne compte plus assez d'élèves ... A suivre ...

mercredi 21 mars 2007

Larme Rouge à la Cave Trapon

En vue de bientôt faire de la Trousspinette, j'allai en fin de cette après-midi à ma cave préférée, celle où je me fais tenter à chaque fois par une nouvelle bouteille, pour me procurer un bon cubi de vin fort (13,5°). C'est toujours un plaisir d'y aller, surtout qu'Agnès est une femme très agréable, que je trouve marrante, et pour laquelle j'ai une certaine affection.

Lorsqu'Agnès m'a annoncé qu'elle était passée s'inscrire aux Assedics, et qu'elle allait fermer boutique, j'ai retenu les larmes qui poussaient vers mes yeux. Mais je n'ai pu retenir celle qui a coulé dans mon esprit, une larme couleur de vin, portant toutes les saveurs et les esprits des plantes.

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mercredi 21 février 2007

Fermetures de classes à Aubusson

Triste nouvelle pour la ville, ses enfants et son avenir ... Je relaye simplement l'information en donnant ces liens :

http://www.saintrapt.com/aubusson/index.php?2007/02/19/631-fermeture-de-classes http://www.saintrapt.com/aubusson/index.php?2007/02/21/630-fermeture-de-classes http://www.michel-moine.net/mon_weblog/2007/02/fermeture_de_cl.html http://www.michel-moine.net/mon_weblog/2007/02/vido_du_conseil.html

lundi 20 novembre 2006

Déprime Aubussonnaise et Tabous de Michel Moine

Cette période de silence du blog cachait un petit épisode négatif de dégoût. Normal, me direz-vous, après tant de frivolité, de joie et d'émerveillement, il faut bien redescendre un peu.

Certes c'est un peu rebutant, mais finalement très bon, car quoi de meilleur que la réalité, crue et nue, même si elle occasionne désillusion et tristesse ?

Plus en particulier pour moi, le plus dur, après avoir eu de vives visions du potentiel d'Aubusson, est de voir que politiquement RIEN n'est fait, ne serait-ce que et surtout au niveau de la réflexion et de la prise de conscience. Autant dire que les bras ont été baissés, et j'ai peur que la population ait de toutes façons trop décrût pour que les potentiels gardent de la réalité. Pourtant, il y a bien des Aubussonnais qui adorent leur ville, font tout pour y vivre et en conserver la mémoire.

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vendredi 29 septembre 2006

La Machine Lissière Entre en Scène

Il y a quelques jours de cela, je tombai sur la description de ce projet. Quoiqu'on en pense, c'est un élément incontournable pour penser l'avenir de la tapisserie.

"La société a pour ambition de recréer et de renouveler la production de tapisseries et tissus haut de gamme à Aubusson, en utilisant les technologies textiles numériques modernes. Créée par une équipe de professionnels confirmés du secteur et s’appuyant sur une technologie unique, elle se développe aujourd’hui comme une entreprise commerciale, implantée à Aubusson-Felletin."

" - sur un plan quantitatif, le procédé permet de tisser jusqu’à 20m2 de tapisserie par jour sur chaque métier. A titre de comparaison, la production traditionnelle (manuelle) d’un licier est de l’ordre de 15m2 à 20m2 par an. Ceci permet de ramener les prix de vente des produits tissés de 50€ à 1.000€ le mètre (selon la qualité des matériaux utilisés et la complexité de l’oeuvre), contre un prix moyen de 4.000€ à 8.000€ aujourd’hui. "

Héhéhé, ça fait réfléchir, non ?

Le texte de présentation complet du dossier est accessible à cette adresse :

http://www.leonardofinance.fr/francais/investisseurs/fiche.asp?language=1&menu=4&id=5

mercredi 27 septembre 2006

Ennui, mise en place et activation.

Plus d'un mois après notre installation, ma rencontre aujourd'hui avec Michel Moine a clôt, ai-je senti, cette première approche enthousiaste de la Creuse et d'Aubusson.

Les premiers contastes de la nouveauté, vifs et intenses, s'amenuisent peu à peu pour n'être que vague souvenir, et déjà cet automne naissant est mien, ainsi que ces habitudes quotidiennes : grasse matinée, visite des lieux, découverte des personnes, prise de photos, restaurants, siestes, etc ....

L'ennui aujourd'hui m'a poliment signifié qu'il fallait à présent passer à un autre mode, majeur pour pour une vie équilibrée : le travail. Mais attention, pas n'importe lequel : le travail sur ce qui me passionne.
En l'occurence, le travail sur la laine et la couleur. Quand j'entre chez un lissier, plutôt que de regarder ses tapisseries ou le travail en cours sur son métier, je regarde d'abord son stock de laines.
Bien sûr, une belle tapisserie n'est pas forcément une pièce comportant beaucoup de couleurs, mais c'est comme ça, les stocks très fournis, bien triés et classés, ainsi que les matières, m'attirent. Et c'est par là que j'ai envie de m'attarder. (Photo du stock de laine de la manufacture St Jean : Merci à M. Blondeau pour son autorisation).

Bref l'ennui, au lieu d'être le mauvais signe que certains me promettent, est un bon présage à plusieurs titres. "La Creuse c'est mort, tu vas voir" me lancent certains, surtout des Creusois ou ex-Creusois, ou bien le classique "mais il n'y a rien là-bas" des Parisiens.

L'ennui est déjà un signe d'adaptation au lieu, et à la vie qui s'y déroule. On pourrait en apprendre plus, mais au niveau banal, on sait déjà fonctionner.
De plus, il est le résultat du calme général d'Aubusson, qui s'intensifie plus on s'éloigne de la saison d'été, comparé à l'agitation de la Seine Saint-Denis que nous venons de quitter. Moins de voitures, moins de rencontres, moins de coups de fils, etc ...
Les stimulis sont plus espacés, moins intenses, qu'ils soient positifs ou négatifs. Les sources de distraction sont donc moindres, qu'on s'en réjouisse ou qu'on le déplore.

Mais, pour moi qui ait connu un autre ennui, celui d'avoir des idées plein la tête sans pouvoir les réaliser, ce nouvel espace où le temps montre toute sa longueur, mais surtout toute sa largeur est un aboutissement. C'est pourquoi l'ennui est une excellente nouvelle; les expériences, les essais et les recherches vont pouvoir se faire dans le rythme qu'il leur faut.

(Photos de mon établi : vivement qu'il soit réinstallé, celui-là. Je l'ai fait de mes mains, grâce à une tranche de tronc de chène de 6 cm d'épaisseur : une fierté)

Et quand le froid viendra, ma foi, je rappellerai à mon souvenir ce bon René Descartes, qui pris plaisir à nous gratifier de son "Discours de la Méthode" au cours d'un hiver, bien installé près de son poële à bois. Ainsi, bien installé à l'atelier, avec un bon feu de bois dans un foyer, je prendrais moi aussi ce genre de plaisir en attendant le printemps, avant de montrer au dehors ce qui s'est fait en dedans.

Je suis joailler, après avoir été marchand de pierres, et je m'intéresse aux laines des lissiers, disai-je hmmmmm ?? Qu'est-ce que ça va donner ?
L'avenir le dira, mais pour l'heure, revenons à Aubusson.

La baisse du nombre d'habitants, ces cinq dernières années, s'est traduite par la perte de 50 enfants dans les écoles. Mais à présent, d'après Michel Moine, la démographie de la ville est stable, bien que la situation demeure fragile. Nous avons discuté des divers projets en cours ou à venir que la municipalité prend en charge pour la ville.

Il y a le projet onéreux mais indispensable de la station d'épuration d'eau, qui mettra tous les rejets d'eau d'Aubusson aux normes européennes, très strictes.
Il y a la dissimulation du réseau électrique aérien du quartier de la Terrade, dernière tranche de rénovation de ce quartier.
L'usine Phillips sera détuite, l'espace dégagé sera utilisé autrement (trou de mémoire : je me souviens plus) et une passerelle piétone permettra de rejoindre l'autre côté de la Creuse, à partir de la Terrade, sans passer par le centre ville.
Dans toute la ville, des jardins seront restaurés et réaménagés, et feront partie d'un parcours où chaque étape comportera une énigme. A la fin du parcours, une tapisserie exposée livrera les réponses aux énigmes, et cette tapisserie sera refaite tous les deux ans.

Bref, malgré les difficultés économiques de la ville, et son endettement qu'elle doit continuer de faire baisser, la municipalité s'engage dans tous ces projets, et d'autres encore que j'ai oubliés.

Michel a souligné l'importance pour sa ville de mieux faire valoir ses avantages du point de vue du tourisme, en particulier en améliorant ce qui concerne ses capacités d'accueil, ainsi que tous les services rendant le séjour du touriste facile et agréable.

A cet effet, j'en profite pour suggérer à quelques commerçants, et particulièrement à la dame du Café du Commerce, que s'ils sont agréables et sympatiques, ils rendront service non seulement à leur propre commerce, mais à leur ville. Bien qu'en général je suis ravi de la gentillesse de ceux qui tiennent boutique, certains, malheureusement, gâchent le plaisir, ou tout simplement ne fournissent pas le service demandé.

J'ai fait remarquer à Michel que l'activité touristique n'était pas forcément le plus gratifiant pour une région, comme dans le sud où pendant l'été c'est l'abondance, puis pendant l'hiver le désoeuvrement, dans une ambiance de bas revenus. Ce à quoi Michel me répondit que même en été, la ville ne s'en sort pas. Je peux l'imaginer, vu la rareté de certains services, et vu les difficultés que nous avons eues pour trouver un premier pied-à-terre, en vue de nous installer.

Ce qui nous amena à discuter de l'intention de la ville d'attirer des artisans, qui y vivent et y travaillent toute l'année. Ce projet est celui qui a le plus retenu mon attention : c'est l'acquisition de bâtiments anciens par la Mairie, et qui seront proposés à des artistes. Cela répond tout à fait à mes interrogations, puisque cette maison qui avait occupé mon imagination est une de celles qui seront acquises :

ici

et ici

Le bâtiment du secours populaire, moderne et ne représentant aucun intérêt de patrimoine, sera détruit, ce qui dégagera la magnifique tour que ma chère compagne a pris en photo :

C'est bien ce que la ville et ses maisons imbriquées inspire : un essaim d'artisans et artistes libres, installés les uns près des autres, collaborant selon les marchés et les affinités. On pourrait imaginer toutes sortes d'organisations qu'ils pourraient avoir entre eux, pour former corps et faire valoir leurs produits partout en France, et au-delà.

Mais pour ça, il faut rechercher l'ouverture, il faut des esprits ouverts et commerciaux qui font connaître au loin et vendent les produits de ces artisans. Or on ne peut pas faire les deux, produire des objets de haute qualité avec une bonne concentration, dans le calme, et voyager, communiquer, vendre. Aubusson est déjà un nom très connu, c'est un avantage que la ville et ses artisans devraient pouvoir exploiter avec succès.

La date est fixée : nous signons pour la fermette le 12 octobre, nous emménagerons alors peu à peu à Banize. Mais, comme je le disais à Michel, nous garderons un pied à Aubusson. J'aime bien ce que dégage la ville de Felletin, par exemple, mais lors de ma dernière visite de cette ville, j'ai compris qu'Aubusson a vraiment quelque chose de particulier, à mes yeux. Quelque chose qui m'attire, comme un mystère ou une énigme, ou peut-être une promesse.

Nos ateliers seront à Banize, mais notre esprit créatif restera connecté à Aubusson, notre capitale artistique.

De tout mon coeur avec cette ville, je lui souhaite un avenir radieux, propère, et plein de joie.

vendredi 22 septembre 2006

DROIT DE GIROUETTE

Pirouettes, cacahuettes. Il n'y a plus guère de girouettes anciennes sur nos toîts. Elles ont été détruites à la révolution car elle symbolisait le privilège seigneural. En effet, bien que démocratisées à partir du XVIIé siècle, elles ont été longtemps réservées aux rois et aux seigneurs.
D'ailleurs je ne vois pas de blason sur celle-ci qui date probablement des temps modernes.

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