Enfin libres !!!!
Nous voilà évadés du 93.
Je me suis souvent demandée quelles sensations pouvait ressentir un prisonnier à sa sortie de prison.
Voilà une photo de prison : Tiens, c'est marrant ça ressemble à la préfecture de Bobigny (préfecture du 93).
Lorsque je me suis retrouvée en Creuse, loin de la région parisienne, d'un côté j'avais une sensation de soulagement extrême et d'un autre je me sentais un peu égarée.
Je ne pouvais pas imaginer à quel point je pourrai ressentir une sensation de libération.
Les dernières années de ma vie en région parisienne ont été épouventables. Les difficultés de communication avec le voisinage et les diverses administrations étaient tant systématiques qu'à la longue les facultés cérébrales qui m'avaient été accordées auparavant semblaient m'avoir été retirées.
Partout où l'on s'adressait on trouvait un mur en face de nous :
Mairie, école, banques, chambre de commerce, commissariat, préfecture...
Les aventures les plus nuisibles à notre famille furent l'inscription de mon mari à la chambre des métiers, d'une part et pire encore la scolarité de mon fils.
Cette scolarité s'est achevée en février 2006 avec les marques d'ongles de la directrice enfoncées dans le bras de mon fils. La directrice du groupe élémentaire, qui arguait fièrement qu'"il n'y avait aucun problème de violence dans son établissement", n'a eu aucune vergogne à fossiliser le bout de ses doigts dans la peau d'un élève, mon fils. Voilà l'évènement qui, nous pensons, à précépiter notre évasion de la ville.
Quant à l'aide des membres de la FCPE, Syndicat des parents d'élèves, celle-ci est à l'image de la sclérose générale et l'impuissance qui caractérisent le fonctionnement des administrations de la Seine Saint Denis.
Nous avions déjà alerté la FCPE un an et demi auparavant, quand mon fils était en CE1, suite à des comportements d'enseignants tendant à miner la dignité des élèves : destruction de dessins effectués pour la fête des pères, affaires personnelles jetées à terre... Les enfants sortaient fréquemment de l'école en pleurant. Beaucoup de parents d'élèves ne vont pas chercher leur enfant à la sortie de 16H30, mais à 18H00 après l'étude et n'assistent donc pas à ces petits drames ressentis par les enfants de 8 ans.
Lorsque nous les avions informés de ces agissements, ils avaient répondu "hof, c'est la fin de l'année maintenant, ça sert à rien d'intervenir". Nous avons donc agit seuls, allant voir l'institutrice. Nous avons à cette ocasion découvert la détresse de celle-ci qui nous a avoué, qu'elle même ne se sentait pas respectée ni par la direction ni par l'administration. Cette institutrice avait une malaldie qui l'obligeait à s'absenter régulièrement pendant une semaine, parfois plus. Le plus souvent elle n'était pas remplacée !!! Pendant son absence, soit les enfants restaient chez eux, soit ils étaient mis au fond d'une autre classe toute la journée à dessiner.
Donc lorsque l'institutrice revenait elle avait grand mal à rattrapper le retard, d'une part, et d'autre part à capter l'attention de ses élèves.
Grand merci à l'académie de Créteil qui a laissé pourrir la situation et merci à Madame la directrice qui aurait dû relancer l'académie tous les matins jusqu'à ce que celle-ci mette en place un remplaçant.
Ou peut-être que celle-ci n'a trouvé que du vide en face d'elle lorsqu'elle a tenté de joindre l'académie...
Lorsque nous avons radié notre fils de l'école nous avons envoyé plusieurs mail à l'académie, nous avons écrit par la poste en courrier simple et en recommandé, par fax et nous avons également téléphoné de nombreuses fois.
Nous n'avons jamais eu aucune réponse, aucune.
Euh... peut-être je me trompe, en fait je n'existe pas, qu'en rêve. Merci.
LA CREUSE
Me voilà soulagée en arrivant en Creuse. Tout le monde n'est pas parfait, il y a des abrutis partout.
Tout de même, dans l'ensemble, depuis mon arrivée j'ai eu de nombreuses démarches à effectuer.
J'entre, j'explique ma situation, mes désirs et besoins, et la personne en face comprend et me propose une solution.
Banal et normal me direz-vous ?
Néni. Depuis au moins 3 ans, cela ne m'arrivait jamais ou presque, j'avais toujours la sensation que je demandais l'impossible. Je crois sincèrement que 2 annés de plus à vivre là-bas ne m'auraient pas conduite en Creuse mais à l'asile psy.
Merci aux Creusois d'être tout simplement humains et normaux.
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