vendredi 5 janvier 2007

Bonne année à tous

(photo d'un houx magnifique de 5 mètres trônant sur la route au-dessus de notre hameau)

Jean-Noël, sur son blog, stipule ceci :

"J'ai pensé que vous risquiez de passer à côté de la date du jour, alors, pour que vos voeux atteignent leur but et se réalisent, c'est bien aujourd'hui qu'il faut les faire, et pareil pour les bonnes résolutions."

Bon, tout va bien, puisque lui a fait les choses au bon moment, on peut dire qu'il les a faites pour tous ;-)

Cela ne m'empêche pas de vous adresser mes voeux pour cette année, mais aussi pour les suivantes, qu'elles soient pleines de vie, de spiritualité, de beauté, d'amour, de santé et de prospérité, bref tout ce qui est bon et agréable, pour vous et vos proches.

Puisse ce monde agité par l'avidité, les séparations et les conflits, connaître la générosité, l'union et la paix.

dimanche 27 août 2006

EVASION 93 - MERCI 23

Enfin libres !!!!

Nous voilà évadés du 93.

Je me suis souvent demandée quelles sensations pouvait ressentir un prisonnier à sa sortie de prison.

Voilà une photo de prison : Tiens, c'est marrant ça ressemble à la préfecture de Bobigny (préfecture du 93).

Lorsque je me suis retrouvée en Creuse, loin de la région parisienne, d'un côté j'avais une sensation de soulagement extrême et d'un autre je me sentais un peu égarée.

Je ne pouvais pas imaginer à quel point je pourrai ressentir une sensation de libération.

Les dernières années de ma vie en région parisienne ont été épouventables. Les difficultés de communication avec le voisinage et les diverses administrations étaient tant systématiques qu'à la longue les facultés cérébrales qui m'avaient été accordées auparavant semblaient m'avoir été retirées.

Partout où l'on s'adressait on trouvait un mur en face de nous : Mairie, école, banques, chambre de commerce, commissariat, préfecture...

Les aventures les plus nuisibles à notre famille furent l'inscription de mon mari à la chambre des métiers, d'une part et pire encore la scolarité de mon fils.

Cette scolarité s'est achevée en février 2006 avec les marques d'ongles de la directrice enfoncées dans le bras de mon fils. La directrice du groupe élémentaire, qui arguait fièrement qu'"il n'y avait aucun problème de violence dans son établissement", n'a eu aucune vergogne à fossiliser le bout de ses doigts dans la peau d'un élève, mon fils. Voilà l'évènement qui, nous pensons, à précépiter notre évasion de la ville.

Quant à l'aide des membres de la FCPE, Syndicat des parents d'élèves, celle-ci est à l'image de la sclérose générale et l'impuissance qui caractérisent le fonctionnement des administrations de la Seine Saint Denis.

Nous avions déjà alerté la FCPE un an et demi auparavant, quand mon fils était en CE1, suite à des comportements d'enseignants tendant à miner la dignité des élèves : destruction de dessins effectués pour la fête des pères, affaires personnelles jetées à terre... Les enfants sortaient fréquemment de l'école en pleurant. Beaucoup de parents d'élèves ne vont pas chercher leur enfant à la sortie de 16H30, mais à 18H00 après l'étude et n'assistent donc pas à ces petits drames ressentis par les enfants de 8 ans.

Lorsque nous les avions informés de ces agissements, ils avaient répondu "hof, c'est la fin de l'année maintenant, ça sert à rien d'intervenir". Nous avons donc agit seuls, allant voir l'institutrice. Nous avons à cette ocasion découvert la détresse de celle-ci qui nous a avoué, qu'elle même ne se sentait pas respectée ni par la direction ni par l'administration. Cette institutrice avait une malaldie qui l'obligeait à s'absenter régulièrement pendant une semaine, parfois plus. Le plus souvent elle n'était pas remplacée !!! Pendant son absence, soit les enfants restaient chez eux, soit ils étaient mis au fond d'une autre classe toute la journée à dessiner.

Donc lorsque l'institutrice revenait elle avait grand mal à rattrapper le retard, d'une part, et d'autre part à capter l'attention de ses élèves.

Grand merci à l'académie de Créteil qui a laissé pourrir la situation et merci à Madame la directrice qui aurait dû relancer l'académie tous les matins jusqu'à ce que celle-ci mette en place un remplaçant.

Ou peut-être que celle-ci n'a trouvé que du vide en face d'elle lorsqu'elle a tenté de joindre l'académie...

Lorsque nous avons radié notre fils de l'école nous avons envoyé plusieurs mail à l'académie, nous avons écrit par la poste en courrier simple et en recommandé, par fax et nous avons également téléphoné de nombreuses fois.

Nous n'avons jamais eu aucune réponse, aucune.

Euh... peut-être je me trompe, en fait je n'existe pas, qu'en rêve. Merci.

LA CREUSE

Me voilà soulagée en arrivant en Creuse. Tout le monde n'est pas parfait, il y a des abrutis partout.

Tout de même, dans l'ensemble, depuis mon arrivée j'ai eu de nombreuses démarches à effectuer.

J'entre, j'explique ma situation, mes désirs et besoins, et la personne en face comprend et me propose une solution.

Banal et normal me direz-vous ?

Néni. Depuis au moins 3 ans, cela ne m'arrivait jamais ou presque, j'avais toujours la sensation que je demandais l'impossible. Je crois sincèrement que 2 annés de plus à vivre là-bas ne m'auraient pas conduite en Creuse mais à l'asile psy.

Merci aux Creusois d'être tout simplement humains et normaux.

mercredi 23 août 2006

6h00 - 11h00 : Un voyage dans l'hyper-espace, ou une entrée en religion

Le transfer entre les deux mondes fut opéré avec succès. La collaboration entre le commandant de bord et la commandante fut bonne, se relayant l'un l'autre dans le rôle de pilote et de co-pilote. Mise à part quelques remarques sur la conduite féminine, suivies par des remarques sur la lourdeur masculine, l'ambiance fut centrée, efficace et prudente.

Le précieux trésor, quant à lui, a été un modèle de sagesse, enrichissant l'atmosphère par une discusion modérée, sans bavardage excessif, ni caprice.

Dès la sortie de l'autoroute, l'air humait bon, mais la nature me plaisait pas trop. Les nuances de vert, peu nombreuses, tournaient autour d'une teinte fatiguée, et les arbres ne semblaient pas déborder de vie, certains semblaient ne pas pouvoir grandir plus que ça.

Puis, peu après 10 heures, le point à partir duquel nos rêves et la réalité vont se marier a été atteint :

Quelques kilomètres plus loin, la nature a commencé à changer : dans de gros volumes vert foncé, s'en distinguait certains argentés, d'autres plus marrons, puis, plus petits, des volumes d'un vert plus tendre. Outre cette diversité, la vigueur témoignait aussi de la santé de tout ce vivant. Les arbres étaient hauts, et certains, majestueux, devaient même être rois parmi leur peuple.

Les signes de succès de la traversée hyper-espace étant évidents, les commandants comprirent qu'ils étaient sur le point d'arriver en pays Creusois.

L'embarcation inter-monde passa par un changement discret de relief et de paysage pour aboutir aux charmes d'Aubusson, d'où ces billets ont été émis.

5h30 - 6h00 : CIAO 93 !!!

Tout bien empaqueté, bien arrangé dans le véhicule (une très bonne bête), l'enfant réveillé, le ressort interne qui depuis si longtemps ne demande qu'à se détendre s'est activé, pour bientôt nous propulser hors de la fange existentielle des agglomérations parisiennes.

Comme dans un sentiment d'urgence, de détermination, cet impératif s'est imposé à nous : c'est le moment, le départ ne doit absolument plus tarder.

C'est drôle, le ciel et les lumières ont été d'une beauté rare, à ce moment-là. Même la hideuse tour de l'URSSAF qu'on voit au fond de la première photo m'a paru magnifique, une louange monolythique à la splendeur de la création.

C'est avec beaucoup de tendresse que j'ai regardé cette maison qui a offert refuge à nos existences, où notre fils a commencé la sienne, et où, enfin, les graines de la révolte ont fermenté, et donné l'alcool qui nous a aujourd'hui ennivré pour toujours.

Puissent toute vie en ce monde connaître l'ouverture lumineuse et la gloire intérieure, et que toutes souffrances soient dissipées !!!

mardi 22 août 2006

04h46 : Fermeture informatique

Le départ est imminent, donc dernier message montreuillois.

A demain, si ma connexion bas débit marche bien.

03h21 : Un instant éternel

Il fait silence, il fait frais, léger, un presque rien d'existence qui semble ne vouloir que durer ...

Des regrets, des attachements ? Hhmmmm, je n'en vois aucun ...

21h00 - 01h15 : un p'tit dodo avant la route ...

Ben finalement, jusqu'au moment du dîner, on a pas arrêté et il restait pas mal de choses à faire, donc plutôt que d'insister dangereusement, nous avons décidé de nous coucher très tôt, pour finir le travail au réveil, et partir de nuit.

Lorsque le jour se lèvera, la lumière sera creusoise, et l'air creusois aussi !!!

Ce blog est dédié à ce départ, donc je devrais vous parler de la partie négative, à savoir pourquoi nous partons, mais une partie positive aussi, à savoir pourquoi la Creuse ?

Et, pour tout vous dire, car vous ne le savez peut-être pas encore, mais nous avons choisi Banize, une commune située dans la sphère d'Aubusson. Donc il faudra aussi que je vous dise pourquoi Aubusson et pourquoi Banize.

Si notre connexion fonctionne toujours tout à l'heure, nous lancerons un dernier billet d'au revoir avant de partir.

Dormez bieng et à demaing !!!

lundi 21 août 2006

7h00 - 11h00 : Les déménageurs ont assuré !

Cette nuit a été courte. Nous avons démarré un modeste somme vers 2h30 du matin, pour nous réveiller à 5h30. Les déménageurs ont été ponctuels : à 7h00 ils étaient là.

Après un petit café, quelques palabres, ils se sont mis au travail, pendant que nous faisions au plus vite pour finir les derniers cartons. Peu avant onze heures, ils avaient fini. Nous avons fait des cartons jusqu'au bout : on a rempli quelques 40 mètres cubes !!!

Ma moitié est partie chercher un véhicule de location, qu'on va encore remplir d'affaires, ce qui nous sera nécessaire pendant les trois mois de location temporaire.

Les déménageurs étaient des Creusois de souche, et je suis content de mon premier contact avec eux. Simples, sobres, attentionnés et énergiques, voilà un peuple qui risque de me plaire. Nos lecteurs noteront que je n'ai jamais mis les pieds en Creuse, et mon épouse qu'une seule fois.

Bon là, je vais me reposer un peu, parce que si je me remets au boulot de suite, je vais me dévisser le dos.

A tout à l'heure.

dimanche 20 août 2006

Ah, OUF ! J'en pouvions plus !!!

Eh bien ça y est, demain est le grand jour, jour tant attendu de notre départ du 93 !!

J'en pouvions plus !! Ce projet a mis quelques années à murir, quelque neuf ans. Nos idéaux et notre mode de vie étant en parfaite contradiction avec l'environnement de la région parisienne, plus particulièrement ces cinq dernières années, nous avons l'impression d'être restés tout ce temps en apnée.

Cinq ans, ça fait beaucoup pour ne pas respirer, mais là, la fin de nos tourments est proche. Bientôt, en Creuse, nous allons pouvoir déployer nos poumons, et vivre au lieu de survivre !!!

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