Fête de la Musique

Fête de la musique 21 juin Que ferez vous pour la fête de la musique ? Ecouterez vous de la musique ou jouerez vous de la musique ? Avec votre groupe habituel ou bien avec vos voisins et amis ? Généralement, c’est soit l’un soit l’autre ! La musique en général, est figée dans un rapport public/musiciens presque toujours constant. Savoir écouter la musique est une grande valeur et je dénigre pas cet espace d’appréciation en silence, mais l’être humain a trop souvent perdu ce bonheur de chanter ensemble. Pas toujours.

Lorsque je suis allée en Hongrie en 1991, pour un échange culturel, la musique était toujours présente. Nous étions parfois accueillis par un cortège de musiciens qui allait de notre bus jusqu’à la salle à l’intérieur de la maison. Aucun musicien professionnel, mais des gens comme vous et moi. Là-bas, le quidam moyen connaît un grand nombre de chansons par chœur, qu’ils chantent ensemble à de maintes occasions. Beaucoup d’entre eux jouent du violon. De nombreuses cultures continuent ainsi. Mais qu’en est-il de notre échange musical ? Chanter ensemble a été pratiqué dans tous les pays dans diverses situations. Ici en France, c’était le travail au champs qui faisait vibrer les cordes vocales au rythme de la faux ou du fléau. Le chant en chœur est également une pratique spirituelle pour presque toutes les religions. La musique a soutenu les révoltes des populations esclaves noires et cette musique n’a cessé d’inspirer un fil évolutif à travers les décennies et les modes. La musique me fait parfois penser à ces brins d’herbe fragiles et tendres qui percent magiquement l’épaisse couche d’asphalte dur sur lequel on a pas marché depuis un moment. Il y a une force vitale, un pouvoir infini dans la musique et cette détermination dans le chant des esclaves que l’on retrouve dans “Va Pensiero” , le chœur des esclaves opprimés de Nabucco de Giuseppe Verdi nous a montré comment les Italiens, lassés et irrités de la politique actuelle de leur pays ne se sont plus contenus le 12 mars dernier


Le maire avait huilé les soupapes en discours d’ouverture en déplorant la coupe dans le budget de la culture et lorsque le public ne taisant pas ses applaudissements, puis bissant, puis un cri dans la salle “viva Italia”, Le chef d’orchestre Riccardo Muti a alors invité la salle a chanter ensemble ce bis de “Va Pensiero”. Il a alors orchestré tourné vers le public, et non pas vers le chœur et l’orchestre ! Cet élan de spontanéité qui a traversé la barrière du rapport établi musiciens/public est comme une grande respiration prise alors que les poumons sont à bord de l’asphyxie. L’être humain s’est souvenu du pouvoir de revendication véhiculé par le chant collectif. Bien sûr Monsieur Berlusconi était dans la salle. Voici une bonne situation de revendication cautionnée par Riccardo Muti, lui-même. Je vous souhaite une bonne fête de la musique, pleine d’échanges et de liesse collective !!

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